
Cette vidéo, constituée de mécanismes s'enchaînant les uns après les autres, comme des dominos, à comme particularité la provenance des éléments - essentiellement de la récupération - et la nature des mécanismes employés. Ainsi, les réactions reliant les différents éléments sont de nature non seulement mécanique mais souvent chimique. Des réactions de combustions, froide ou chaude, des éléments liquides faisant fondre ou vaporiser des solides...
Les réactions purement physiques employées ont également un caractère contre-intuitif : des planches en déséquilibre apparent qui vont pencher du côté auquel on s'attend le moins (et pourtant, elle penche...), des objets qui vont descendre lentement dans un mouvement localement chaotique mais globalement linéaire. Des réactions contre-intuitives donc, typiques des phénomènes scientifiques dont les manifestations suivent rarement nos inclinations naturelles et qui attestent du caractère non seulement spectaculaire de cette oeuvre vidéo mais surtout de son potentiel de démonstration des forces immanentes à l'univers qui nous entoure. Pour résumer, on en reste stupéfait.

Quand on voit ensuite une boule enflammée, suspendue à un bête axe d'acier, prendre toutes les secondes du monde pour accomplir sa révolution autour dudit axe. Alors on se prend à emplir le temps, dont ces mécanismes usent pour s'exécuter, de ses propres réflexions, de son propre infini potentiel, tout entier contenu dans une seconde, une seconde effervescente, pleine de mousse blanchâtre et fumante, une seconde chimique et physique, une seconde de vie.
Ces phénomènes ont une qualité intrinsèque inhérente : ils existent, ils se passent, on les voit, et ça n'a pas même coûté un rond puisque c'est de la récup'.
C'est vrai, donc.
Plus vrai que n'importe quel film d'animation pourtant fondé sur les plus doctes lois mathématiques et physiques. On aurait presque pu faire ça dans son propre local poubelle. Avec le risque de foutre le feu à son immeuble mais bon. C'est Internet, c'est virtuel. Mais c'est vrai, et c'est durable, puisque c'est de la récup'...
Alors on se prend à nouveau à investir ces secondes d'infini offertes par les deux artistes suisses et on considère ces mécanismes qui s'enchaînent, indolents et implacables : peut-on infléchir le cours des choses ? où puis-je avoir ma place dans cette série d'événements intriqués ? deviendrai-je enfin moi-même ou ne serai-je qu'un élément dans cette longue réaction physico-chimique qui semble ne jamais devoir atteindre son terme ?
un court extrait de la video disponible sur youtube en intégral
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